vendredi 22 avril 2016

Pour Pascale Championnet

C'est un leporello illustré, format paysage, 160x115 mm


 Couverture



 page de garde

 Les pages 3-4

 Les pages 5-6

Pour me conduire au Raz, j'avais pris à Trogor
Un berger chevelu comme un ancien Évhage ;
Et nous foulions, humant son arôme sauvage,
L'âpre terre kymrique où croît le genêt d'or.

Le couchant rougissait et nous marchions encor,
Lorsque le souffle amer me fouetta le visage ;
Et l'homme, par-delà le morne paysage
Étendant un long bras, me dit : Senèz Ar-Mor !

Et je vis, me dressant sur la bruyère rose,
L'Océan qui, splendide et monstrueux, arrose
Du sel vert de ses eaux les caps de granit noir ;


Et mon cœur savoura, devant l'horizon vide
Que reculait vers l'Ouest l'ombre immense du soir,
L'ivresse de l'espace et du vent intrépide.

José-Maria de Hérédia  Armor
A suivre ...

3 commentaires:

  1. Je ne connaissais pas ce poème de J Maria de Hérédia, j'ignorais chez ce poète cette source d'inspiration bretonne.

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  2. En voilà un autre pour le fun :


    Pour que le sang joyeux dompte l’esprit morose,

    Il faut, tout parfumé du sel des goémons,

    Que le souffle atlantique emplisse tes poumons ;

    Arvor t’offre ses caps que la mer blanche arrose.



    L’ajonc fleurit et la bruyère est déjà rose.

    La terre des vieux clans, des nains et des démons,

    Ami, te garde encor, sur le granit des monts,

    L’homme immobile auprès de l’immuable chose.



    Viens. Partout tu verras, par les landes d’Arèz,

    Monter vers le ciel morne, infrangible cyprès,

    Le menhir sous lequel gît la cendre du Brave ;



    Et l’Océan, qui roule en un lit d’algues d’or

    Is la voluptueuse et la grande Occismor,

    Bercera ton cour triste à son murmure grave.

    José Maria de Hérédia

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