mercredi 27 septembre 2017

Reçu de Françoise Chambier


Le pôle est sans soupirs.
Un ours tourne et retourne
Une boule plus blanche
Que la neige et que lui.

Comment lui faire entendre
Du fond de ce Paris
Que c'est l'ancienne sphère
De plus en plus réduite
D'un soleil de minuit
Quand cet ours est si loin
De cette chambre close
Qu' il est si different
Des bêtes familières
Qui passent à ma porte,
Ours penché sans comprendre
Sur son petit soleil
Qu'il voudrait peu à peu
Réchauffer de son souffle
Et de sa langue obscure
Comme s'il le prenait pour
Un ourson frileux
Qui fait le mort en boule
Et ferme fort les yeux

Jules Supervielle

Merci Françoise, 

Allez voir son blog  : http://lacabornedelourse.blogspot.com

mardi 26 septembre 2017

Reçu de Ecole Publique de Pléguien, Nina Rivoalland-Truhaud



A cet endroit même
au pied du cerisier en fleurs
dormir toute une nuit

Yotsuya Ryu

Merci Nina, c'est très beau et j'aime beaucoup ton haïku.

Un grand merci également à  Lydia Gromy, le professeur de cette classe de CE2 CM1.



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lundi 25 septembre 2017

Pour Isabelle Paillard



D'un pauvre âne il est question
Très fort puni sans autre raison.
L'injure n'est jamais assez forte
Il sait qu'il aura toujours tort.
Un être sans valeur aucune
Il traîne ses peines faute de rancune.
Depuis l'antiquité si loin
On crachait toujours dans son foin.
Son caractère s'assombrit
Par tous les coups qu'il a reçus.
Très stoïquement il porte la charge
Bien tristement il vit en marge
De tous les autres animaux.
Puisqu'on le prend pour un grand sot
Il suffit qu'il remue sa tête
Pour qu'on l'insulte, oh quelle sale bête.
Il vient d'atteindre ce triste seuil
D'avoir toujours une larme à l'oeil.
Cette douleur si profonde au coeur
Il voudrait bien qu'on l'aime un peu.
Rien qu'une parole en récompense
Pour avoir subi tant de souffrance.
Ses yeux demandent une caresse douce
Une bonne parole pour sa frimousse.
Une petite douceur pour qu'il le voit
Pour avoir droit à un peu de joie.
Mais rien ne vient pour venir en aide.
- Un mot pour dire qu'il n'est pas laid -
Cet âne avec une âme si noble
Doit mettre bien des sentiments au comble.
D'une telle insulte aux êtres vivants
J'ai de la honte, si grande si grande
Un sentiment d'immense tristesse
Pour ce petit âne d'une telle noblesse.


J. Lepage

vendredi 22 septembre 2017

Reçu de Ecole Publique de Pléguien, Lisa Le Chevance



Le vieux séquoia

la tête dans les étoiles

rêve de partir

Merci Lisa pour ce bel haïku et pour ta mise en page ...





Un grand merci également à  Arnaud Talmon, le professeur de cette classe de CM2
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jeudi 21 septembre 2017

Pour Ginette Bellan



Ami, le croirais-tu, ma femme me délaisse,
Depuis quelques temps, elle a une maîtresse,
Belle, sensible, si fine, elle est délicatesse.
Que puis-je contre elle, c'est une Duchesse.

Fuseaux, carreaux, crochets envahissent la pièce,
Où chaque jour voit naître une nouvelle prouesse.
La dentelle avait déjà ses lettres de noblesses,
Avait-elle encore besoin d'une Duchesse ?

Matin, midi et soir ma femme n'a de cesse
Que de pouvoir rejoindre cette jolie prêtresse,
A laquelle elle prodigue amour, attention et caresses,
En lui donnant la vie, au gré des fils qu'elle tresse.

Heureusement, la nuit venue, je retrouve ma Princesse.
Je la cajole, auprès d'elle je m'empresse,
Afin que le mirage du jour s'éloigne et disparaisse,
Et que notre amour commun enfin brille et renaisse.

Alors ami, si un jour ta femme à la dentelle s'intéresse,
Offre-lui des vacances, fais-lui toutes les promesses.
Dis-lui que tu l'aimes, que rien ne presse,
Mais surtout ne la laisse pas approcher cette traîtresse.

J.M. MARCHAND

mercredi 20 septembre 2017

Reçu de Ecole Publique de Pléguien, Eliott Simenhaus


Le vent d’hiver
les rochers déchirent
le bruit de l’eau.

Yosa Buson 

Merci Eliott pour ta belle participation 



Un grand merci également à  Anne-Claire Windels, le professeur de cette classe de CE2 CM1



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lundi 18 septembre 2017

Reçu de Ecole Publique de Pléguien, Mayron Le Goff

Crépuscule 
l'arbre mort des marais
 se couvre d'étourneaux

Gérard Dumon

Merci Mayron pour ce bel haïku et pour ton illustration ...



Un grand merci également à  Lydia Gromy, le professeur de cette classe de CE2 CM1.



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vendredi 15 septembre 2017

jeudi 14 septembre 2017

Pour Anja Mattila Tolvanen


Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom
...
Liberté.

Paul Eluard

mercredi 13 septembre 2017

Pour Ecole Publique de Pléguien, Divi Arzur




Si tu vas dans les bois,
Prends garde au léopard.
Il miaule à mi-voix
Et vient de nulle part.

Au soir, quand il ronronne,
Un gai rossignol chante,
Et la forêt béante
Les écoute et s'étonne,

S'étonne qu'en ses bois
Vienne le léopard
Qui ronronne à mi-voix
Et vient de nulle part.

                        Robert Desnos

mercredi 6 septembre 2017

Pour Dani


Un jour tu es entré dans le bleu
comme on pénètre dans la vraie vie
tu es entré dans le bleu
tu as fait le pari de l’immensité
et ce fut comme un sésame
un passage sur l’autre versant du miroir
ce ciel qui emplissait tout
la respiration des galaxies
la cadence des univers
le souffle magnétique de la Grande Ourse
un jour tu es entré dans le bleu
pour n’en plus jamais revenir
ce bleu ardent électrique
invulnérable
tu t’es plongé dans un bain d’indigo
au centre de l’horizon
pour voir tout en bleu
ligne de ciel
ligne de coeur
pour te faire la belle
la belle bleue
avec tes pinceaux vivants
l’intensité l’intensité l’intensité
pour devenir bleu d’émotion
découvrir ce lâcher de ballons bleus
au fond du cœur
ce saut dans la poésie
où la création recommence
à chaque instant
où l’éternité a la grâce des funambules
une énergie capable de forcer la pesanteur
une vie vouée au judo du bleu
une fête de l’infini
pour les marcheurs d’aurores

Zeno Bianu  Bleu Klein

mardi 5 septembre 2017

Reçu de Ecole Publique de Pléguien, Jiany Miceli


Le vieux séquoia
la tête dans les étoiles
rêve de partir
Merci Jiany pour ta belle participation 


Un grand merci également à  Anne-Claire Windels, le professeur de cette classe de CE2 CM1


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lundi 4 septembre 2017

Pour Colette Geffroy


Afrique, mon Afrique
Afrique des fiers guerriers dans les savanes ancestrales
Afrique que chante ma grand mère
Au bord de son fleuve lointain
Je ne t'ai jamais connue
Mais mon regard est plein de ton sang
Ton beau sang noir à travers
les champs répandu
Le sang de ta sueur
La sueur de ton travail
Le travail de l'esclavage
L'esclavage de tes enfants
Afrique, dis moi Afrique, moi Afrique,
Est ce donc toi, ce dos qui se courbe
Et se couche sous le poids de l'humilité
Ce dos tremblant à zébrures rouges
Qui dit oui au fouet sur les routes de midi
Alors gravement, une voix me répondit
Fils impétueux , cet arbre robuste et jeune
Cet arbre là bas
Splendidement seul au milieu des fleurs blanches et fanées
C'est l'Afrique, ton Afrique qui repousse,
Qui repousse patiemment, obstinément
Et dont les fruits ont peu à peu
L'amère saveur de la liberté.
David DIOP,

samedi 2 septembre 2017

Reçu de Ecole Publique de Pléguien, Mathéo Le Roux

Mathéo Le Roux

Sur une branche morte
Repose un corbeau :
Soir d'automne !

Basho Matsuo

Merci Mathéo pour cette belle illustration de ce bel haïku d'automne...



Un grand merci également à  Lydia Gromy, le professeur de cette classe de CE2 CM1.


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vendredi 1 septembre 2017

Pour Bernard-Marie Lauté




« Il y a une naissance simultanée de nos yeux et du monde, un sentiment de « première fois » où ce qui regarde et ce qui est regardé se donnent le jour. »
 
Christian Bobin, La présence pure