lundi 25 septembre 2017

Pour Isabelle Paillard



D'un pauvre âne il est question
Très fort puni sans autre raison.
L'injure n'est jamais assez forte
Il sait qu'il aura toujours tort.
Un être sans valeur aucune
Il traîne ses peines faute de rancune.
Depuis l'antiquité si loin
On crachait toujours dans son foin.
Son caractère s'assombrit
Par tous les coups qu'il a reçus.
Très stoïquement il porte la charge
Bien tristement il vit en marge
De tous les autres animaux.
Puisqu'on le prend pour un grand sot
Il suffit qu'il remue sa tête
Pour qu'on l'insulte, oh quelle sale bête.
Il vient d'atteindre ce triste seuil
D'avoir toujours une larme à l'oeil.
Cette douleur si profonde au coeur
Il voudrait bien qu'on l'aime un peu.
Rien qu'une parole en récompense
Pour avoir subi tant de souffrance.
Ses yeux demandent une caresse douce
Une bonne parole pour sa frimousse.
Une petite douceur pour qu'il le voit
Pour avoir droit à un peu de joie.
Mais rien ne vient pour venir en aide.
- Un mot pour dire qu'il n'est pas laid -
Cet âne avec une âme si noble
Doit mettre bien des sentiments au comble.
D'une telle insulte aux êtres vivants
J'ai de la honte, si grande si grande
Un sentiment d'immense tristesse
Pour ce petit âne d'une telle noblesse.


J. Lepage

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