dimanche 3 avril 2016

Pour Yvette de Andres


Sous leurs jupons ensevelies,
Sarcophages lourds et mouvants
Bien peu d’entre elles sont jolies
Leurs visages sont décevants.

Les coiffes sont tant ajustées
Qu’on les croirait en vérité
Dans les figures incrustées
Par miracle d’hérédité.


Leurs cotillons en étagère
Superposent des tons divers.
Leur taille épaisse s’exagère
Dans les rubans jaunes et verts.

La broderie sur leur corsage
Étale tout l’or d’un sillon
Et la santé sur leur visage
Rutile et luit en vermillon.

On les tient pour des phénomènes.
Ambulantes curiosités,
Vous étonnez, ô Bigoudènes
Les amateurs d’antiquités…

Jeanne Neis-Nabert  Silences brisés

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