mardi 25 octobre 2016

Pour Pascale


Licorne est dormeuse
et pucelle
et son antre
s’éveille doucement à l’appel des tourmentes.
Était-ce elle, si belle, en ces couches nocturnes,
pudique et réfléchie dans les eaux du sommeil?
Délicats, ses naseaux caressaient les fenêtres
avec de l’oeil de lune dans des rameaux d’argent
et le jardin poussait ses tiges les plus crues
et elle ouvrait son oeil de douce agnelle d’ambre
sur un buisson de rose alerté par les treilles.
La nuit porte sa candeur jusqu’aux naissances des feuilles
dans la douceur des bruits d’abeilles et le vin vivant qu’elle effleure.
Licorne, mordeuse profonde,
tu mastiques dans l’ivoire,
lisse et tournante dans l’espace –
et le temps plane sur ta peau,
presseuse immense du troupeau.

 Jacques Renaud  La licorne, poème venu d'une blancheur médiévale

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